LGV : dernière manif’ avant le verdict ?
Var-matin 18/12/2011
Sept jours après la grande mobilisation de Toulon, ils étaient encore 500 hier à Marseille à réclamer l’abandon du projet. Décision importante attendue jeudi.
«LGV=non » ! En six lettres inscrites sur la banderole de tête, les cinq cents manifestants (chiffre des organisateurs, proche de la réalité) ont su résumer ce qui les fédérait, hier matin à Marseille. Entre place Castellane et préfecture de région, au milieu des passants achetant leurs cadeaux pour Noël, mêlaient leurs forces Cadiérens et Aubagnais, Sanaryens, Cuersois, Ollioulais et contestataires de Roquefort-la-Bédoule et La Penne-sur-Huvaune. Un même mot d’ordre : « L’abandon total et définitif du projet LGV Paca. » À chacun ses autocollants et ses slogans. « Non aux rails dans nos vignes »,scandaient les viticulteurs du bandol ; « J’aime mon terroir : je dis non à la LGV » ou bien encore « LGV = catastrophe écologique et économique ».
« Là où les décisions se prennent »
Plusieurs élus de gauche et écologistes, en écharpes tricolores, mais aussi un UMP, le maire d’Ollioules Robert Beneventi, qui a approuvé « la démarche consistant à se réunir devant la préfecture de région, là où le comité de pilotage de la LGV Paca se tiendra la semaine prochaine et où les décisions se prennent ».
Jean-Yves Petit, vice-président Europe Écologiedu Conseil régional en charge des transports, a trouvé lui une belle tribune pour dire« non à la LGV » mais « oui à un projet qui réponde aux besoins des habitants. On ne va pas attendre une hypothétique ligne à grande vitesse en 2023 pour résoudre les problèmes qui se posent quotidiennement pour les passagers ».
C’est la seconde fois que les opposants au projet viennent de deux départements différents pour unir leurs forces. Nettement moins nombreux que le samedi précédent à Toulon (ils étaient 2 500 à 4 000 participants il y a une semaine), ils étaient aussi moins démonstratifs : le seul tracteur en tête de cortège était un jouet, et les moutons promenés par les éleveurs varois parlaient français : sous leur peau taillée dans de la moquette, c’étaient de jeunes agriculteurs très mécontents« que les autorités aient interdit les animaux et les véhicules agricoles dans la manifestation ».
Hugues Parant, l’ancien préfet varois aujourd’hui préfet de région, a également refusé de recevoir une délégation, ce qui n’a pas été du goût des organisateurs. Au micro, ils ont prévenu : « C’est la dernière fois que nous organisons un défilé pacifique. La prochaine fois, nous serons plus méchants. »
Vers un report de la décision ?
À moins qu’il n’y ait pas de prochaine fois dans l’immédiat : le comité de pilotage, l’instance qui réunit ceux qui financent le projet, décidera jeudi quel est le fuseau de passage qu’il faut proposer aux ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Thierry Mariani comme base de travail. Le comité de pilotage peut décider… de ne rien décider et de demander à Réseau ferré de France de revoir sa copie, le temps que passe l’élection présidentielle. Un beau cadeau empoisonné de Noël pour le prochain gouvernement.